Mars 2018
Le nourrissement des colonies n'est jamais une chose souhaitée par l'apiculteur. En effet, au delà du coût que cela représente, il est évident pour tout le monde que le sucre fourni par l'homme sera moins digeste que le nectar prélevé par l'abeille dans l'environnement. Malgré tout, une large majorité d'apiculteurs nourrissent leurs abeilles artificiellement. Quelles en sont les raisons?
Il existe plusieurs cas dans lesquels l'apiculteur nourrira ses colonies :
Le sirop de stimulation ou en remplacement du miel peut se justifier économiquement, puisque l'apiculteur qui retire ses revenus de la production de ses abeilles doit avoir un objectif de rentabilité : l'apiculture est son métier, qui lui permet d'en retirer un salaire, et payer ses factures, manger, payer ses charges...etc... Mais pour qui n'a pas ces objectifs, ou souhaite être proche du fonctionnement naturel d'une colonie d'abeille, la seule bonne raison de donner du sucre sera la première : si les abeilles ne trouvent pas de quoi se nourrir dans la nature.
Certains professionnels se tiennent également uniquement à ce type de nourrissement, selon les méthodes choisies et le type d'exploitation dont on parle. Dans cette pratique, on bannira le sirop léger, sirop de stimulation, pour lui préférer un sirop lourd, ou le candi, donné selon les besoins des colonies.
Mais le nectar, source d’énergie de la colonie, n'est qu'une partie de l'alimentation de l'abeille. La seconde partie : le pollen, permet un apport de protéines. C'est celui qui va servir en priorité à la production de gelée royale pour nourrir la reine et le couvain. Un nourrissement trop conséquent au sucre, s'il y a absence de pollen dans l’environnement, va créer un déséquilibre dans votre colonie. Il est possible de donner des sirop et candi "protéinés" artificiellement, mais là encore, on retombe sur une qualité moindre du nourrissement par rapport à l'alimentation naturelle de l'abeille.
Schématiquement, on peut résumer cela comme suit : Sucre=ponte de la reine=besoins en pollen=carences alimentaires du couvain.
Malgrè ces considérations, il est une évidence à côté de laquelle il est difficile de passer : l'environnement actuel n'est plus si mellifère qu'il y a quelques dizaines d'année, et on voit aujourd'hui des périodes de famine qui n'existaient pas à cette époque. Si l'on ajoute à cela un nombre grandissant de colonies sur certains secteurs, la problématique du nourrissement se pose à l'apiculteur. Il faudra donc nourrir selon certaines conditions, selon les besoins de vos colonies. Cela pourra varier selon votre région, votre type d'abeille, et bien entendu le climat de la saison!
Mais on pourrait résumer ainsi :
Sorti de ces cas, le nourrissement devient un moyen de stimuler ou de remplacer du miel, et il n'est pas souhaitable pour la colonie. On veillera à récolter suffisamment tôt pour éviter tant que possible un apport de sirop à l'automne, que les abeilles hivernent au maximum sur du miel. Il est également possible de jouer sur la génétique afin de favoriser des reines qui gèrent au mieux leurs réserves.