L'apiculture est un vaste sujet, qui doit se penser comme une partie de notre mode de vie moderne. Ma petite expérience de l'apiculture "moderne", d'exploitation de l'abeille dans un but de production, m'a donnée envie d'explorer d'autres chemins. Mais au même titre que de nombreux sujets, notre vision de l'abeille essentiellement comme outil de production, est fortement liée à l'organisation sociale dans laquelle nous évoluons. S'il est possible de proposer des alternatives à l'apiculture moderne, ce ne sera efficace que si nous modifions radicalement l'environnement qui est commun aux abeilles et aux humains. Les différentes gouvernances occidentales ont façonné depuis plusieurs centaines d'années la presque totalité de la planète, avec un résultat fort peu concluant, proche de l'autodestruction. Il est possible aujourd'hui de proposer des alternatives, mais qui ne seront efficaces qu'au prix de la compréhension des enjeux, et d'une radicalité dans les réponses qui peuvent en découler.
Le seul moyen de sauver un rhinocéros est de sauver l'environnement dans lequel il vit, parce qu'il y a une dépendance mutuelle entre lui et des millions d'autres espèces d'animaux et de plantes. David Attenborough
Formateur en apiculture naturelle, mais également conseiller technique apicole au CFPPA de Coutances, je propose l'initiation à une apiculture naturelle sur le rucher du Jardin Sauvage (Lolif, 50, Normandie), ainsi que des formations professionnalisantes au CFPPA. Je donne de nombreuses ressources en libre accès sur ce site sur le sujet de l'apiculture, et en vidéo via la chaine Youtube dédiée. Pour aller plus loin, voir les livres disponibles sur le sujet écrits seul ou en collaboration avec d'autres auteurs. Afin d'ouvrir les réflexions de manière plus globale, je propose des conférences, ainsi que des ateliers ludiques autour de questions liées à l'abeille et à des sujets de société plus larges. L'objectif étant de s'informer et de réfléchir ensemble, dans une idée d'éducation populaire.
Il faut sauver les condors, non pas tant parce que nous avons besoin d'eux, mais parce que nous avons besoin des qualités humaines pour les sauver ; car ce sont celles-là même qu'il nous faut développer pour nous sauver nous-mêmes. Ian Mc Millan
Après une pratique de la production de miel en ruches classiques Dadant, et de l'élevage de reines artificiel, je suis passé à une pratique d'apiculture moins intrusive, plus douce, moins interventionniste. Je suis passé à la ruche Warré, convenant plus à de petites colonies d'abeilles. J'utilise des cadres dans le but de reproduire les essaims, mais j'aime également utiliser des ruches Warrés à barrettes. Dans les deux cas, je laisse les abeilles construire à 100% en cires libres, sans aucun apport de cire extérieur, ou industrielle. Je ne pratique plus l'élevage des reines, je laisse les abeilles produire naturellement leurs reines après avoir produit un essaim. J'utilise des traitements biologiques pour maîtriser la présence des parasites de la colonie. J'ai banni l'utilisation du sirop, et j'utilise si besoin uniquement du candi, qui ne stimule pas les abeilles tout en leur permettant de survivre en cas de famine.
Ce type d'apiculture est bien moins productive, et n'est pas toujours adaptée à tous les apiculteurs. Mais elle est idéale pour un apiculteur amateur souhaitant produire un peu de miel pour la famille et les amis de manière autonome, sans investissement, et en respectant du mieux possible les abeilles.
C'est cette vision que je propose dans les formations que j'encadre, en indépendant ou pour d'autres structures et associations.